Pour compléter les proposde Fernanda Gastaldello, je dirai que l’association André Léo s’est officiellement fait connaitre le 8 mars 1984, lors de la conférence au musée Sainte-Croix de Poitiers pour la Journée des femmes. Auparavant l’association avait été constituée avec mes amis issus des mouvements d’après 1968 : syndicalistes, situationistes et paysans travailleurs, qui avaient comme credo commun les libertés revendiquées par les femmes.
La découverte de l’acte de naissance d’André Léo par mon beau-père Camille Sabourin et Fernanda, qui attestait l’existence de lafamille Béra à Lusignan et à Champagné-Saint-Hilaire, où j’ai des attaches familiales, m’a de suite donné la force de fédérer ces amis venus de différents horizons politiques pour fonder l’association André Léo. Ce groupe d’une douzaine de personnes a ressenti l’urgence de rééditer les romans de André Léo, à commencer par celui de « La femme et les moeurs ». Actuellement en rupture de stock, iI va être une deuxième fois réédité par les Presses Universitaires de Rennes pour le bicentenaire de la naissance de Léodile Béra. Chaque membre de cette association constituée en 1983 prend en charge des pans de vie d’André Léo. Après de multiples voyages en Italie pour retrouver Fernanda et à l’Institut Decave d’Amsterdam. Nous avons échangé avec l’association « les amis de la Commune » qui valorisait la vie militante de Benoit Malon proche d’André Léo pendant la Commune. Nous avons enquêté, mis en relation des journalistes et éditeurs, cherché des appuis dans l’univers de la littérature et des institutions républicaines, édité différents romans. Un grand tournant a été pris pour la vulgarisation de cette personnalité poitevine lorsqu’un site André Léo a été construit. Un noyau de chercheuses et chercheurs internationaux s’est rapproché de l’association et nous révèle la force des articles de cette écrivaine du XIXe siècle. Pour moi, la grande réussite de notre association est d’avoir donné la présidence à des hommes proches des idées féministes d’André Léo : Pierre Rossignol 2006 et Jean-Louis Durand en 2019.
Cela montre que le dynamisme de cette association fondée il y a 40 ans est toujours aussi vif, qu’il s’appuie sur les valeurs humaines d’écoute et de travail de groupe , du respect de nos différentes interprétations comme nous l’a enseigné André Léo dans ses écrits. Je conclurai néanmoins que nous espérons une femme pour la prochaine présidence de l’association « André Léo ».
Denise Sabourin