Page 55
Si l’esprit de la femme est naturellement différent de celui de l’homme, elle saura d’elle-même distinguer ce qui lui convient et rejeter le reste.
André Léo.
Page 76
Quoi ! la science serait pernicieuse ! Quoi ! vous, esclaves qu’elle a délivrés, vous la
reniez déjà ! Elle serait mauvaise pour la femme, étant bonne pour vous ? Elle aurait cet étrange effet que, précieuse à la raison, elle serait funeste pour le cœur ! Et que deviendrait, en ce cas, la moralité de l’homme ? Que conclure d’un tel aveu ?
André Léo.
Page 125 et 126
Si le nombre des prostituées est considérable, le nombre des prostitués l’est bien plus.
Mais l’homme, sur ce point, est irresponsable. Par une étrange anomalie, il est irresponsable, lui, déclaré majeur ; elle est responsable, elle, déclarée mineure. Si la fille qu’il a abandonnée, poussée par la honte ou par la misère, se défait de l’enfant qu’il a créé, il figurera dans le procès comme témoin à charge et sortira de là sain et sauf pour aller joindre sa voix, en quelque autre occasion moins scabreuse, au verdict de l’opinion, contre ces malheureuses si dignes de mépris.
André Léo.
Page 146
La soumission ! il y des applications de mots qui sont des syllogismes inconscients : Fille soumise !... En effet, c’est le dernier mot du système. D’abdication en abdication, de chute en chute, il aboutit là.
André Léo.
Page 154 et 155
Si l’être humain est libre par le seul fait de son existence ; si la conscience est inviolable,
s’il n’existe point de juridiction pour la pensée ; et si la justice enfin ne se réalise que dans l’être vivant et conscient, quelle raison alléguer pour exclure la femme du droit inhérent à tout individu de l’espèce humaine ?
André Léo.